Les enfants face aux dangers des réseaux sociaux

Les dangers des réseaux sociaux

Facebook, Twitter, Tumblr et autres réseaux sociaux sont-ils dangereux pour des enfants ? La réponse est « oui » et cela à plusieurs niveaux. Simples d’utilisation, ouverts sur le partage d’informations et chronophages, les réseaux sociaux et les plates-formes communautaires dans leur ensemble, doivent être considérés par les parents avec une attention toute particulière.

Ce n’est pas pour rien que l’âge minimum pour ouvrir un compte Facebook est 13 ans – cette plate-forme est utilisée par les adultes, les marques, les associations, les personnalités du showbiz ou des politiques, pour communiquer entre amis, mener des campagnes de marketing social, lever des fonds ou recruter des abonnés. Les contenus que l’on trouve couramment publiés ne sont pas destinés aux enfants.

Pourtant, selon une étude de la CNIL sur les pratiques des enfants sur les réseaux sociaux, 48% des 8 – 17 ans ont un compte Facebook, auquel ils se connectent dans 73% des cas seuls, depuis un ordinateur ou un smartphone.

  • Le réseau social est un espace plutôt civilisé mais les risques y sont démultipliés par la résonnance d’Internet. 18% des 8-17 ans y ont déjà été insultés.
  • Plus d’un tiers (36%) ont déjà été choqués par certains contenus ; spontanément, ils citent d’abord les contenus à caractère sexuel, puis les contenus violents, racistes et homophobes
  • Quand ils ont été choqués, seuls 10% d’entre eux en ont parlé à leurs parents : ils en parlent plus facilement quand le sujet des réseaux sociaux est abordé en famille

La vie des jeunes sur les réseaux sociaux est une extension naturelle de leur vie sociale, tous les jours ils :

  • chattent avec les amis et échangent les derniers potins
  • expriment leurs idées et partagent leurs passions autour de la musique, films, jeux vidéo, causes humanitaires
  • travaillent en groupe sur des devoirs scolaires
  • découvrent et explorent des nouvelles idées, concepts et tendances
  • élargissent leur cercle social en ajoutant de nouveaux amis

Les risques

Exposition aux contenus choquants

De nombreux comptes Twitter, Facebook ou Tumblr sont dédiés à la pornographie, avec des contenus essentiellement visuels (photos, vidéos). Ces derniers ne sont pas filtrés par les administrateurs et peuvent se retrouver dans les flux de tout un chacun, pour peu que les amis soient fans ou aient « Liké » le profil ou soient tout simplement tombés dans le panneau en exécutant un code malveillant.

Arnaques

De par leur popularité, les réseaux sociaux sont les médias préférés des hackers pour diffuser du spam et des arnaques. Ces derniers rivalisent d’ingéniosité pour concevoir des messages séduisants qui invitent à « Liker » un post viral avec un lien corrompu, des applications contenant des virus, des campagnes de phishing pour soutirer les informations de connexion, etc.

Publications préjudiciables

Sur Internet, tout peut être copié collé (et altéré dans le processus), il n’y a aucune garantie de confidentialité dans les échanges électroniques via les réseaux sociaux. Des photos prises lors de soirées ou dénudées peuvent facilement se retrouver à la vue de tout le monde, tout comme un message insultant, écrit dans un moment d’énervement. Les jeunes n’hésitent pas à « taguer » des amis sur les photos de groupe, sans se rendre compte que cette action impacte directement la vue privée des amis tagués.

Harcèlement

Une publication d'albums de photos de vacances ou d’une soirée entre amis peut vite déraper et se transformer en détournement obscène en ligne avec un impact sur la vie réelle. Intimidations, insultes, piratage de compte, commentaires humiliants, création de groupes de discussion pour moquer la victime – la violence des rapports entre jeunes peut pousser la victime jusqu’au suicide.

Le phénomène d’entraînement peut conduire les plus influençables à imiter des comportements violents et à se lancer dans des campagnes d’insultes contre le bouc émissaire désigné par le leader du groupe.

Quelques conseils aux parents

  • Limitez la navigation et les échanges dans un périmètre adapté à l’âge et aux besoins du jeune. Si besoin, bloquez les réseaux sociaux jusqu’à ce qu’il soit en mesure de comprendre l’impact de ses interactions en ligne.

  • Discutez régulièrement avec votre enfant ou ado de ce qu’il fait sur Internet : quels sites il aime consulter, avec qui il tchatte, ce qu’il ou elle a découvert de nouveau. Expliquez-lui la différence entre de vrais amis et des connaissances numériques.

  • Apprenez aux enfants l’importance de la protection des informations personnelles, que ce soit les leurs ou celles de leurs amis. Informer le monde que l’on est seul ce week-end n’est peut être pas l’action la plus prudente, tout comme « taguer » ses amis sur une photo peu valorisante.

  • Vérifiez que les paramètres de protection de vie privée sont activés sur toutes les plates-formes utilisées par l’enfant. Expliquez que les traces numériques resteront dans le temps et qu’ils seront un jour ou l’autre confrontés à leurs actions en ligne. Soulignez l’importance de mesurer ses propos et de ne pas participer aux chasses à l’homme digitales.

  • Expliquez au jeune que si jamais il (ou elle) est victime d’harcèlement, ou bien s’il voit ses camarades s’acharner contre quelqu’un, il doit avertir le plus rapidement un adulte, parents ou professeur. Souvent les enfants n’osent pas avouer, par honte ou bien parce qu’ils sont manipulés par les harceleurs.

  • Pour plus d’informations, consultez le site du Ministère de l’Éducation Nationale Agir Contre le Harcèlement à L’École.